UN PETIT TOUR CHEZ FRANCOIS

"On n'a absolument aucun indice, on n'avance pas sur cette enquête dans laquelle tout est difficile: le contexte, les conditions de disparition, tout," déplore ce lundi soir sur Le Post le lieutenant colonel Palayer. "De multiples vérifications sont en cours" poursuit-il.

"On se croirait dans une série TV" confie au Post un voisin du petit Antoine, disparu depuis au moins jeudi de sa maison du 1, rue des Fours, à Issoire, dans le Puy-de-Dôme.

Et pour cause: "La rue est toute barrée, les piétons ne peuvent même plus passer. L'atmosphère est étrange."

La rue des Fours, Issoire (Puy-de-Dôme).

"Ça a l'air de s'accélérer aujourd'hui" pense un autre voisin. "J'ai l'impression qu'il se passe quelque chose" dit-il au Post.

Ce qui s'est vraiment passé: c'est exactement ce que cherche à savoir la police d'Issoire.
Depuis dimanche, la thèse de la fugue a laissé place à celle de l'enlèvement et de la séquestration.

Car si la mère d'Antoine a signalé sa disparition jeudi soir, l'enfant n'a pas été vu depuis le 1er jour de la rentrée scolaire, ce qui laisse penser à certains que sa disparition est antérieure à jeudi...

La rue des Fours est "une petite tranquille, assez étroite" selon un de ses habitants.

Le Post y a pris le pouls ce lundi après-midi:

Au numéro 7. "Ici, tout le monde se pose des questions. Aujourd'hui, il y a encore beaucoup de caméras, des policiers. Hier, on pouvait encore circuler à pied. Aujourd'hui, c'est impossible. On doit montrer patte blanche à chaque fois qu'on veut rentrer chez nous. Personnellement, ce petit, je crois que je ne l'ai jamais vu. En tout cas, j'en ai parlé avec d'autres, ça fait un moment que personne ne l'a vu dans le coin. Même le boucher, qui a l'habitude de le voir, ne l'a pas vu depuis bien longtemps. J'ai déjà croisé sa mère. Certains de ses voisins qui habitent le même immeuble ont déménagé pour quelques jours. C'est pesant ici. On ne sait pas ce qui s'est passé. Après, peut-être que je regarde trop la tv, mais le coup du restau comme alibi, j'ai des doutes."

Au numéro 13. "J'habite juste à côté du petit Antoine. Je les connais sa mère et lui. Mais ça fait longtemps que je ne les ai pas vus. C'était début août, ou fin juillet peut-être, au café où travaillait sa mère. On discutait souvent. Ma fille était dans la même maternelle qu'Antoine, donc on se cotoyait aussi à l'école. Je ne sais pas ce qu'il a bien pu se passer, mais ici maintenant on a peur pour nos enfants. Et surtout, on ne comprend pas."

Au numéro 34. "J'ai été très très surpris. Ça fait longtemps que je n'ai pas vu Antoine. Pourtant on était là et on se connaît. C'est bizarre. Je trouve étrange aussi qu'il n'ait fait qu'un jour d'école, que sa mère dise qu'il ait été malade mais qu'aucun médecin ne l'ait vu. La rue est bouclée, encore plus qu'hier. Tout le monde raconte plein de choses, on ne sait plus trop sur quel pied danser. Mais une chose est sûre: on surveille nos gamins, on les laisse pas 5 mn, on se méfie."