Jérémy Mathieu (Photo L'Equipe) a entendu le message, mais il ne compte pas pour autant en tenir compte. Alors que son président, Olivier Sadran, assure que son joueur ne quittera pas le TFC cet été, l'ancien Sochalien affirme clairement son intention de rejoindre les Girondins de Bordeaux, qui ont déjà formulé une offre pour s'attacher ses services. Conscient que les négociations seront difficiles, il se dit prêt à aller au bras de fer. Il espère cependant qu'il n'aura pas besoin d'en arriver là.

«Jérémy Mathieu, que vous inspirent les déclarations de votre président, qui assure que vous ne quitterez pas Toulouse ?
C'est son droit car je suis toujours sous contrat. Maintenant, personnellement, j'ai envie de partir. Bordeaux a déjà fait une proposition, mais le président demande beaucoup d'argent. Tout ce que je sais, c'est que j'ai envie de changer d'air et de progresser ailleurs.

L'an dernier, vous avez déjà été confronté au même type de problème lorsque l'AS Roma vous voulait ?
Non, ce n'était pas vraiment la même chose. La saison dernière, il me restait encore deux ans de contrat. Et puis, je n'avais pas vraiment envie de partir. On sortait d'une grosse saison avec la qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. Je voulais faire partie de cette aventure. Là, c'est différent. J'ai envie de relever le challenge que me proposent les Girondins de Bordeaux. Je suis arrivé à la fin d'un cycle.

Seriez-vous prêt à aller jusqu'au bras de fer si vos dirigeants continuaient à vous bloquer ?
J'ai envie de répondre oui. Mais bon, on va discuter. Je sais que le président a envie de me garder et je n'ai pas envie de me prendre la tête avec lui. Le TFC est un club qui m'a beaucoup donné et qui m'a toujours fait confiance. On verra bien comment ça va se passer, même si dans ma tête, c'est clair. Je veux partir.

Olivier Sadran n'est pas vraiment réputé pour sa souplesse lors des négociations...
C'est vrai. C'est quelqu'un qui ne lâche rien. C'est pour cela que je sais que les négociations vont être difficiles. J'espère tout de même qu'on parviendra à un accord et qu'il ne va pas demander trop d'argent pour me laisser partir. Je sais qu'à l'époque, ils ont dépensé beaucoup d'argentA pour me faire venir de Sochaux, mais ce n'est pas dans son intérêt de me garder. Si je fais mon année à Toulouse, je partirai libre dans un an et il perdra de l'argent.

Depuis le début du marché des transferts, on vous a annoncé à l'AS Roma, puis à Lyon et enfin à Bordeaux. Les contacts étaient réels avec ces trois clubs ?
Pour Lyon, non. En ce qui concerne l'AS Roma, j'ai eu des contacts, mais ça ne s'est pas fait pour des raisons personnelles. Enfin, pour Bordeaux, c'est Laurent Blanc en personne qui m'a appelé. Il m'a fait comprendre que Bordeaux sortait d'une grosse saison, qu'il allait falloir beaucoup travailler, et qu'il comptait beaucoup sur moi. Le contact s'est très bien passé.

La perspective de retrouver la Ligue des champions a-t-elle motivé votre décision de partir ?
C'est sûr. Ça fait longtemps que je rêve de jouer la C1. Et comme dans ma tête, je veux rester en France, il n'y a pas 50 000 clubs qui peuvent m'offrir cette possibilité. Pour moi, Bordeaux peut être un tremplin. J'ai déjà goûté à l'équipe de France A' et je veux aller encore plus loin. Pourquoi pas rejoindre les A ?»