UN PETIT TOUR CHEZ FRANCOIS

UN PETIT TOUR CHEZ FRANCOIS

Tournée d'été : Australie bat France (40-10)

L'équipe de France a conclu samedi à Brisbane sa Tournée en Australie par une deuxième grosse défaite (40-10, après le 34-13 de Sydney), la plus lourde de son histoire face aux Wallabies. Le quinze de France a péché dans trop de domaines pour menacer véritablement des adversaires à la rigueur sans faille et chez qui l'ouvreur Matt Giteau a été phénoménal.
 
Les Bleus, à terre ou hagards, ne peuvent que constater les dégâts. (L'Équipe)
 
Les Bleus, à terre ou hagards, ne peuvent que constater les dégâts.
 
Les Bleus toujours aussi improductifs

Alors qu'ils avaient affiché une certaine confiance avant ce qu'ils pensaient être une possible revanche, les joueurs français ont de nouveau pris l'eau. Allant jusqu'à encaisser la plus grosse défaite d'une équipe de France face à l'Australie, dont le plus lourd revers face aux Wallabies datait de 1999, en finale de la Coupe du monde (12-35). Les changements effectués par Marc Lièvremont (Boyoud et Correia en première ligne, Tillous-Bordes, Lacroix et Mermoz dans les lignes arrière) n'y ont rien changé ou pas grand chose. Sur un terrain très gras, les Australiens étaient parfaitement entrés dans le match, ouvrant la marque par une pénalité de Giteau, puis en inscrivant un essai où leur ouvreur prenait à nouveau une part prépondérante par une passe transversale impeccable au pied vers son ailier Hynes dont c'était la première réalisation chez les Wallabies (7e, 0-10). Trinh-Duc manquait la réduction du score sur une pénalité pourtant à bonne distance.

Les Français ne manquaient certes pas de bonne volonté. Ils avaient même, et largement, l'avantage de la possession du ballon, prenaient le plus souvent l'initiative par Tillous-Bordes ou Trinh-Duc, mais péchaient dans la rigueur, offensive comme défensive (sept plaquages manqués en première période). A l'instar de ces trois fautes (deux de Palisson et une de Ouedraogo, qui coûtaient neuf points supplémentaires (buts de Giteau aux 15e, 23e et 29e, 0-19). Les Australiens semblaient donc presque tranquillement attendre leur adversaire pour mieux le contrer, voire le poignarder. Comme sur cette action où ils enchaînaient les passes, longues au cordeau, avec en point d'orgue l'intervention décisive de Matt Giteau qui, après un tour sur lui-même et une chistera, transmettait à Horwill pour le deuxième essai (37e, 26-0). Avant la pause, les esprits s'échauffaient et on frôlait la bagarre générale puis Trinh-Duc évitait un complet Trafalgar (3-26) à l'issue des quarante premières minutes.

Giteau est tout simplement phénoménal

En seconde période, la physionomie ne changeait pas vraiment. Même si Boyet, entré pour sa science du jeu au pied, paraissait pouvoir trouver des solutions. Mais les Australiens savaient toujours aussi bien se servir de la domination adverse pour planter leurs banderilles. Matt Giteau allait alors encore faire parler son talent. Cross, entré depuis peu dans la ligne de trois quarts, tirait parti par deux fois du génie de son partenaire qui lui adressait deux merveilles de passes sautées, et marquait deux essais en dix minutes (57e, 68e).

Les Français tentaient de sauver l'honneur, ce qu'ils réussissaient à la dernière seconde sur une belle échappée de Benjamin Thiéry qui évitait Giteau et servait Trinh-Duc pour un essai sans opposition. Le score final (10-40) était encore bien lourd. Après la défaite nette (13-34) de Sydney, celle encore plus sévère de Brisbane ne peut évidemment donner de gros motifs de satisfaction à Marc Lièvremont. Même si Matt Giteau (trois passes décisives, vingt points au pied avec huit coups de pied réussis sur huit) a été en face et à lui tout seul l'arme fatale et que les cadres tricolores étaient restés en France (phase finale du Top 14), le quinze de France n'a semble-t-il pas trouvé de cohésion suffisante aux Antipodes.

Un bilan plus que mitigé

Pour la deuxième année consécutive, une tournée de l'équipe de France s'est soldée par un périple quasi-inutile. L'an dernier, c'était celle en Nouvelle-Zélande avec deux déroutes (42-11 et 61-10) subies avec des joueurs sans la moindre chance de disputer le Mondial et en conséquence complètement démobilisés. Cette année, les jeunes pousses ne possédaient pas suffisament de bouteille pour se frotter à des Australiens affûtés et bien plus rigoureux. À chaque fois bien sûr, le staff bleu, en raison de l'absence des cadres (de Toulouse, Clermont, Perpignan et Paris) retenus par la phase finale du Top 14, a dû composer avec une troupe bien évidemment trop tendre. Douze tout nouveaux internationaux avaient été appelés par les sélectionneurs. Mais les errements, erreurs techniques, laisser-aller au plaquage et autre manque de percussion dans les temps forts, ont été trop nombreux.

Au bilan, les deux voyages se soldent par la bagatelle de 177 points encaissés en quatre rencontres (42 marqués). Très peu d'enseignements peuvent être tirés par Marc Lièvremont et ses adjoints. Les jeunes ont certes montré de l'envie mais n'avaient ni l'expérience ni probablement le niveau nécessaire contre des Giteau, Mortlock ou Ashley-Cooper. Pourtant, quelques satisfactions individuelles peuvent peut-être donner du baume au coeur de l'encadrement bleu. François Trinh-Duc a globalement confirmé son statut de chef-d'orchestre et ce, du haut de ses sept sélections. Alexis Palisson a tenu les promesses étalées en fin de saison à Montpellier. Lors du premier match, Sébastien Tillous-Bordes a fait preuve à la mêlée de beaucoup d'énergie en remplacement de Dimitri Yachvili, bien émoussé. Devant, le pilier albigeois Pierre Correia a tenu fermement le choc, ainsi que Fulgence Ouedraogo en troisième ligne, tandis que Sébastien Chabal ne s'est pas dérobé devant un travail de deuxième ligne qu'il ne tient pas à Sale.



07/07/2008
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